Dans mes dialogues intérieurs, je m’entends souvent dire « il faut que je fasse ceci, fasse cela ». Parfois cela concerne des « corvées » : il faut que je fasse la vaisselle, je dois sortir la poubelle. Au début, je n’avais pas tiqué sur ces « il faut ». Par contre quand je me suis entendue dire « il faut que j’écrive un article pour mon blog », « il faut que je fasse mes exercices de chant », là j’ai réagis en me rappelant que je n’avais aucune obligation, que je faisais ces activités par choix, par envie, parce que cela nourrissait des besoins en moi.
Se donner des obligations où il n’y en a pas
Au début, je me disais : « oh c’est un simple tique de langage, ça ne porte pas à conséquence ». Puis je me suis aperçue qu’en faisant cela, je me donnais un ordre, une obligation. Cela me collait la pression, même pour des choses simples comme faire la vaisselle ou des choses plaisantes comme faire des exercices de chant. Cela cassait mon élan de joie. Ces mots qui semblent anodins ont une action pernicieuse sur mon état d’esprit.
Et si finalement, je ne fais pas ce que je « dois » faire, il y a de fortes chances que je ressente de la culpabilité, alors que je ne « devais » rien faire, mais j’en avais « envie ». On ne ressent pas de culpabilité de ne pas avoir fait quelque chose que l’on voulait faire. On ressent un peu de regret puis on s’organise volontiers pour dégager du temps pour faire ce que l’on veut. Nous gardons notre joie et énergie d’action. Concernant les obligations, nous allons parfois nous « flageller » pour les faire. C’est beaucoup moins constructif et motivant comme approche 😉
Les croyances cachées derrière « il faut »
Qu’il s’agisse d’activités plus ou moins agréables, si nous agissons c’est pour nourrir un besoin en nous. Même si nous obéissons obstinément à l’une de nos croyances les plus ancrées, nous nourrissons toujours un besoin, Bien qu’il soit parfois bien caché.
Essayez de voir s’il y a des croyances qui se cachent derrière vos « il faut » et « je dois ». Il n’y en a pas toujours mais il peut y en avoir. Aussi parfois nous faisons les choses pour renvoyer une certaine image de nous-même. C’est intéressant de vérifier nos motivations. Est-ce que nous agissons pour nous-même ou pour quelqu’un d’autre ? Avons-nous une attente cachée ? Par exemple être apprécié ou aimé en retour. C’est sur que si nous agissons en réaction à une peur, une croyance ou une attente, nous serons plus dans le « il faut » que « j’ai envie, je décide de… ».
Une façon de rejeter sa responsabilité
En nous disant « il faut », c’est comme si nous rejetions la responsabilité de notre décision sur quelqu’un d’indéfini. Nous démissionnons. Régulièrement, j’entends dire « je n’ai pas le choix » à propos du travail, des enfants, de la famille, etc. Évitons de nous mentir, nous avons toujours le choix. Qu’est-ce qui nous empêche de quitter un employeur abusif ? Ou de mettre de la distance entre soi et un membre de notre famille qui nous empoisonne la vie ? Nous faisons toujours un choix et même s’il est désagréable, nous disons oui à un besoin, peut-être un besoin de sécurité (pour l’exemple de l’emploi).
Par quelles expressions remplacer « il faut que je » ?
La Communication NonViolente (CNV) nous invite à reprendre la responsabilité de nos émotions, réactions et décisions. Elle nous propose par exemple de remplacer les « il faut » et « je dois » par :
- je désire, je veux, je souhaite…
- je décide, je choisis…
- j’ai envie, cela me fait plaisir de…
- j’ai besoin de…
Essayez de repérer les mots qui font obstacle dans votre dialogue intérieur afin de progresser vers une liberté intérieure écologique pour vous et vos interlocuteurs.
Observez ce qui se passe en vous lorsque vous remplacez « il faut ». Et surtout, gardez votre liberté de choix, de langage, celui qui vous ouvre la porte vers la vie, vers la vitalité.
Et vous, quels mots vous donne votre liberté de choix ?
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