Lorsque nous étions petits enfants, nous savions naturellement extérioriser nos émotions immédiatement. Si nous ressentions de la joie, nous riions à gorge déployée comme des fous. Si nous avions peur, nous fuyions en criant. Si nous étions triste, nous pleurions à grosses larmes, le corps secoué de spasmes. Si nous ressentions de la colère, on criait en tapant des pieds pour exprimer notre mécontentement. Puis en grandissant, nos parents nous ont expliqué que pour vivre en société, nous allions arrêter de lâcher nos émotions n’importe où n’importe comment. OK, mais le soucis, c’est qu’au lieu de nous expliquer quand et comment les évacuer, on nous a demandé de les taire, de les garder en nous, de les refouler (lire « Tu as le droit d’être en colère »). Ce qui fait qu’on accumule, encore et encore. On devient « stressé », parfois on « pète un câble ». Bah oui, faut bien que ça sorte, nous ne sommes pas fait pour étouffer nos émotions à l’intérieur de nous. (Si tu cherches un exercice spécifique pour gérer la peur, je te conseille plutôt de lire cet article ici.)
Aujourd’hui, je vous propose de réapprendre à évacuer vos émotions lorsqu’elles sont présentes et bien vivantes en vous (pour décrypter ce que vous disent vos émotions vous pouvez lire ici ou là). Grâce à quelques exercices simples que l’on peut pratiquer quelques secondes, vous pourrez sortir ses tensions de votre corps et votre tête afin d’éviter de cumuler un stress inutile. Nous savons aujourd’hui que le stress peut avoir différents impacts sur notre santé, à commencer sur la qualité de notre sommeil ou notre appétit.
Ces exercices sont proposés par Jérémie Mercier dans son programme LIFE (libération immédiate et facile des émotions). Je n’ai pas suivi ce programme, je les ai découverts dans un « échantillon ». Je les utilise régulièrement et ils fonctionnent bien pour moi.
Jérémie Mercier s’est formé notamment avec Tal Schaller qui partage d’autres exercices très utiles sur Youtube. Tal Schaller s’est inspiré des réactions et comportements des jeunes enfants pour créer des micro-pratiques pour extérioriser les émotions. Les enfants n’étant pas encore « formatés », ils expriment naturellement leurs vifs émois pour s’en libérer immédiatement. Puis ils se sentent très bien après ce qui nous paraît un épisode « chaotique » 😉
Pratiquez les exercices qui suivent avec le « maximum d’intensité agréable », c’est-à-dire le plus intense possible sans vous faire mal. Par exemple : sans vous faire mal aux cordes vocales, en évitant de faire un faux mouvement, etc. Il vaut mieux pratiquer ces exercices seul dans une pièce (sauf le 5ème où l’on peut être plusieurs). Et pour les exercices où l’on propose de crier, si vous êtes au travail et que vous avez besoin de prendre une « douche émotionnelle », allez aux toilettes et au lieu de crier, soufflez ou expirez en tirant la langue comme un All Black faisant le haka 🙂
1. Les grimaces
Objectif : éliminer les tensions en mobilisant les muscles du visage et en faisant un son.
Déroulement : faire une grimace complète (expression faciale + cri, son bizarre ou souffle) pendant quelques secondes. C’est un excellent moyen de se détendre et d’éliminer ses tensions rapidement.
2. Les marionnettes
Objectif : calmer un intellect en surchauffe et prendre de la hauteur !
Déroulement : les bras à l’horizontale de part et d’autre des épaules, les avant-bras perpendiculaires aux bras, à la verticale. Les mains sont ouvertes avec la pointe des doigts vers le ciel. Puis on tourne les mains autour de l’axe des avant-bras (comme quand on chante la chanson « ainsi font font font, les petites marionnettes »). Et en même temps, on tourne la tête de droite à gauche, tout en laissant pendre mollement la langue et en faisant un son (les yeux ouverts).
A la fin de chaque expiration accompagnée d’un son, on continue à tourner la tête et les mains en faisant une hyperventilation, c’est-à-dire qu’on inspire et expire rapidement (par le nez si possible) pendant 5 à 10 secondes, puis on reprend le son. On fait cet enchaînement de son et d’hyperventilation 3 ou 4 fois.
Pour finir, on ralentit progressivement la rotation de la tête et des mains, puis on arrête progressivement le geste, jusqu’à s’arrêter complètement pour faire quelques inspire / expire et profiter de la détente procurée par l’exercice.
3. Le derviche bègue
Objectif : se recentrer, notamment quand on se sent pris par des émotions difficiles à libérer.
Déroulement : on tourne sur soi-même, avec les bras à l’horizontale, de part et d’autres du haut de son buste. Le sens importe peu. Pour ne pas être trop perturbé par la rotation (qui peut donner la nausée ou étourdir), on regarde sa main droite si on tourne vers la droite, ou la main gauche si on tourne vers la gauche. Pendant cette rotation (dont la durée dépend des possibilités de chacun), on fait le son « babababa » (d’où le nom de l’exercice).
A la fin de l’exercice, on ralentit progressivement la rotation, toujours en fixant la main qui emmène le mouvement, jusqu’à s’arrêter totalement. On se pose, puis on respire tranquillement.
4. Le monstre
Objectif : lâcher ses tensions, ses peurs ou de la colère (mais aussi pour s’amuser !)
Déroulement : on imagine que l’on est un monstre très méchant et qui fait très peur. On écarte un peu les bras, on fait des grimaces effrayantes, avec un son ou un cri qui fait peur, on écarquille les yeux et on bouge en s’amusant comme un monstre qui essaierait de faire peur à des personnes imaginaires, dans l’espace où vous vous trouvez, sans jamais vous faire mal. On met de l’intensité, pas besoin que l’exercice dure très longtemps (quelques dizaines de secondes).
5. Exercice de la récréation
Objectif : vivre sa joie pleinement (ou la créer !)
Déroulement : on imagine que l’on est de retour à l’école et que la cloche vient de sonner. On sort de classe pour aller en récréation et on se lâche complètement : on court dans tous les sens en criant, en jouant, en sautant, on riant.
L’exercice peut se faire seul mais il est encore plus efficace à plusieurs. A plusieurs, la règle sera de bouger/courir dans l’espace le plus possible sans toucher les autres et sans se faire toucher par les autres. Fous rires garantis !
Personnellement j’utilise souvent ses exercices pour dégonfler mon « ballon » émotionnel lorsque j’ai une grosse colère ou un gros chagrin. Cela me permet ensuite de mieux comprendre pourquoi j’ai réagis ainsi et de trouver mes besoins cachés derrière mes émotions.
Et vous, quels sont vos trucs pour libérer vos tensions ou émotions ?
10 Comments
Aby
18 août 2017 at 23 h 06 minJe ne connaissais pas du tout l’exercice des marionnettes, je m’en vais le tester toute la semaine qui arrive pour voir. Merci pour ce partage 🙂
Matthieu
19 août 2017 at 21 h 29 minBonjour Nathalie,
je ne connaissais pas du tout ces exercices, mais ils me paraissent très attrayant. Retour en enfance, à la recherche des émotions perdues 🙂 !
Mon blog traitant des émotions, ton article me parle vraiment en tout cas.
Ton blog est très intéressant en tout cas (je ne commente pas à chaque fois, mais je lis 🙂 )..
A bientôt.
Corinne
17 septembre 2018 at 8 h 28 minBonjour,
C’est très intéressant.
J’ai écouter un web atelier de jeremie sur les émotions et il y parlait aussi de l’exercice du Cheval où il fallait souffler de la même manière d’un cheval plusieurs fois en inspirant avant pour évacuer les tensions, stress…
Le connaissez-vous ?
Cordialement
Nathalie Valentin
22 septembre 2018 at 20 h 31 minBonjour Corinne,
Merci pour votre commentaire.
Je crois que j’ai entendu parler de cet exercice du cheval, par contre, je ne le pratique pas parce que je ne l’ai pas bien mémorisé.
A quoi sert-il exactement ? Le pratiquez-vous ? Merci.
Bien cordialement,
Corinne
23 septembre 2018 at 6 h 57 minBonjour Nathalie,
Cette pratique sert à évacuer quasi instantanément le stress, la colère, l’énervement. Les sensations que l’on a en soi et qu’on refoule pour éviter d’exploser. En fait, il faut se trouver dans un endroit tranquille seul, être debout, s’étirer, bailler, inspirer puis souffler entre des lèvres relâchées un peu comme fait le cheval pendant une vingtaine de secondes afin de libérer toutes les mauvaises tensions. Je le pratique un peu depuis le Web atelier toutefois, je vis une telle période de stress et de colère, que pour le moment je ne ressens pas les bienfaits préconisés par Jérémie. Peut être avec de la persévérance qui sait !
Bien à vous
ADAMIAK Sandrine
6 août 2019 at 11 h 13 minBonjour Nathalie,
Je ne vois pas les 5 exercices sur votre article, est-ce normal ?
Je suis très intéressée, car je suis un enfant non désiré, et je découvre à 50 ans les effets néfastes sur ma vie, avec en plus une « mère » manipulatrice.
Je suis donc en ce moment dans une grande colère, que je cherche à libérer car elle me détruit de plus en plus.
Merci d’avance.
Sandrine
Nathalie Valentin
6 août 2019 at 13 h 21 minBonjour Sandrine,
Pour pouvoir lire l’article en entier, il faut laisser votre adresse email dans l’encart « Entrez votre adresse mail pour lire la suite… »
Bon courage avec votre maman. En ce moment, je tourne une série de vidéos disponibles sur Facebook et Youtube qui pourraient vous être utiles pour vivre plus sereinement vos relations avec elle.
Vous pouvez les voir ici : https://www.facebook.com/pg/jeconstruismonbonheur/videos
Bien à vous,
Nathalie
cécle quinonero
11 février 2020 at 12 h 13 minbonjour , j aimerai en savoir davantage c est très intéressant
Nathalie Valentin
11 février 2020 at 14 h 10 minBonjour,
Pour en savoir plus, comme je ne me suis pas formée à ces techniques (j’utilise seulement ces 5 exercices c’est tout), le plus simple est d’aller voir directement les sites de Jérémie Mercier (lien ci-dessus dans la’rticle) ou de Tal Schaller (avec qui il s’est formé). J’espère que cela vous aidera dans vos recherches 🙂
A bientôt,
Marie
11 avril 2020 at 7 h 02 minSuper page merci ! Nous avons depuis 4 ans un jeune (17 ans maintenant) qui est complètement verrouillé émotionnellement, je pense que ces exercices ne peuvent que lui faire du bien, s’il accepte de les faire …
Merci pour ces exercices !