J’ai envie d’écrire ce texte et en même temps, je ressens beaucoup de résistance à l’écrire. Ceci étant tapé, je peux continuer 😉
Je ne sais pas d’où cela me vient exactement, je me rappelle de quelques événements qui ont pu créer cela, mais je n’ai pas conscience de tout… Enfin tout ça pour dire, un jour je me suis rendu compte que je me sentais responsable du bonheur des autres. Pas de tout le monde, heureusement, mais de mes proches, c’est certain.
En fait, si, je sais d’où cela me vient. C’est juste que mon égo résiste.
Quand j’avais 3 ans, mon père a eu un grave accident du travail. Il a était gravement brûlé au 3ème degré. Il a vraiment failli mourir. Il lui a fallu 10 mois d’hospitalisation pour s’en remettre. Après plusieurs semaines, j’ai pu rendre visite à mon père. Avant ma visite, il n’avait pas du tout le moral (normal quand on vit un tel accident). Puis après ma visite, les médecins ont dit à ma mère : « Ça a fait beaucoup de bien à votre mari de voir la petite. Son moral est bien remonté juste après. Ça serait bien qu’elle vienne régulièrement, il guérira plus vite. »
C’est ainsi que du haut de mes 3 ans et demi, j’ai endossé pour la 1ère fois de ma vie, ma cape de Sauveuse. Ensuite, mon père a eu beaucoup d’ennuis de santé. Et bien que cela ne me l’ait jamais été dit, je me suis toujours sentie garante de la bonne santé de mon père. Le raisonnement était simple : Nathalie rend visite à André (mon père) > Ça lui remonte le moral > Il guérit mieux. Comment te dire que moi j’ai interprété : Nathalie = André en bonne santé.
De cette 1ère mission qui m’avait été confiée inconsciemment par les médecins. J’ai ensuite décliné avec le reste de mon entourage.
S’il leur arrivait une embuche, je me sentais souvent responsable, alors que factuellement, je n’y étais absolument pour rien. Mais c’était plus fort que moi, je culpabilisais en me disant « j’aurais dû le voir venir… », « je n’ai rien fait pour leur éviter cela… », « j’aurais dû… », etc. C’était très étrange, je me sentais en faute alors que je ne l’étais pas. Comme cela me stressait, je volais à leur secours.
Ça avait le double avantage : de les aider et de me sentir mieux.
Ça m’arrivait aussi au travail, à l’époque où j’étais cheffe de projets. En plus, cela faisait partie de mes fonctions d’anticiper au maximum les problèmes. Quand il arrivait une couille, je te raconte pas comment mon niveau de stress explosait. Heureusement, ça n’arrivait pas souvent, j’étais passée maître dans l’art de résoudre les situations avant qu’elles ne deviennent problématiques. Bah oui, tu penses, je me sentais tellement mal à l’idée que ça arrive !
Je ne m’en rendais même pas compte, mais j’étais dans l’anticipation permanente. Et parfois, je voyais des situations de merde arriver pour mes amis ou ma famille, et je ne pouvais pas leur dire. Parce qu’on est bien d’accord que ces personnes qui prédisent les mauvaises nouvelles sont très agaçantes. C’était horrible, je me sentais tellement tiraillée entre « je voudrais tellement les aider » et « ils vont me détester si j’interviens ». Parfois, j’intervenais quand même et c’était mal reçu, ce que je comprenais tout à fait.
Me sentir responsable du bonheur des autres foutait le bordel dans mes relations et j’en souffrais terriblement.
Comment j’ai fait pour arrêter de me sentir responsable du bonheur des autres et ne plus souffrir ?
- La première étape reste toujours la prise de conscience. Si ce que je viens de raconter résonne en toi, tu viens sans doute d’avoir une prise de conscience à propos de toi.
- Ensuite, tu peux faire cet exercice de retrouver dans ton histoire des événements qui ont pu créer cette habitude (mais tu n’es pas obligée de le faire, on peut avancer sans cela).
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