Il y a quelques jours, je vous parlais des croyances, ce que c’est et comment les détecter. Aujourd’hui je vous propose de travailler concrètement sur vos croyances limitantes. Vous vous souvenez ? Ce sont ses pensées qui vous tirent vers le bas, vous freinent dans l’action ou encore qui vous cassent le moral et j’en passe… Voici un exercice concret pour les transformer en croyances stimulantes (et non en croyances ressources, j’explique pourquoi en fin d’article).
Notre cerveau alimente nos croyances
Tout d’abord, il est important de comprendre comment fonctionne notre cerveau et comment il alimente nos croyances afin de se reposer sur ce mécanisme pour les transformer.
Il y a une zone de notre cerveau qui s’appelle la « formation réticulée » dont le rôle est (entre autres) de filtrer tous les stimulus et informations nous parvenant et de ne laisser remonter à notre conscience que ce qui est jugé « intéressant ». Elle ne laisse pas remonter les informations jugées comme « fausses » ou « inutiles ».
Ce mécanisme amorce alors un cycle :
- Nous voyons et entendons certaines informations, notre cerveau alimente une croyance ;
- Nous avons une croyance, nous ne voyons et n’entendons que les informations la validant.
C’est ainsi que nous confirmons inconsciemment les croyances (qui est l’une des 4 caractéristiques d’une croyance). C’est comme si nous portions des lunettes déformantes de la réalité sans le savoir. Ces lunettes nous ont sûrement été utiles à une période de notre vie, mais aujourd’hui peut-être qu’elles sont devenues un « frein » pour nous. Enfin, nous voilà sauvés, maintenant que nous connaissons ce phénomène nous allons pouvoir nous appuyer sur lui pour transformer nos croyances et amorcer un nouveau cycle.
1ère étape : Observer sa croyance
Lorsque vous avez repéré une croyance qui vous limite aujourd’hui dans votre vie, notez-la dans votre cahier. Voyez tout d’abord de qui elle provient. Découle-t-elle de votre propre expérience ? Ou bien est-ce quelque chose qu’on vous a dit ou même répété par le passé ?
Puis prenez quelques respirations pour observer votre croyance. Nous allons tenter de « lâcher un peu le mental » quelques minutes pour descendre dans le coeur et le corps. Si la tête reste trop présente à votre goût, essayez de voir si un ami peu vous guider avec les questions qui vont suivre et vous inviter à revenir au coeur et au corps lorsqu’il vous voit réfléchir.
Ensuite demandez-vous « Comment me sentirai-je sans cette croyance ?« , essayez d’imaginer quelle serait votre vie, comment vous vous sentiriez sans cette croyance (et non la croyance opposée). Prenez quelques instants et notez ou dites à haute voix vos émotions, vos ressentis dans le corps. Permettez-vous de vivre ce qui vient, ne filtrez pas, ne jugez pas. Restez avec vos émotions et sensations.
2ème étape : Définir le coût et le bénéfice de sa croyance
Puis demandez-vous « Quel est le coût de cette croyance ? » c’est-à-dire « Quels sont les besoins qui ne sont pas nourris avec cette croyance ?« . Vous pouvez lire ici comment trouver vos besoins cachés, cela vous aidera dans votre introspection. Notez ce qui vient et voyez comment vous vous sentez avec cela, restez bien dans votre corps, écoutez votre coeur. Et ces besoins non satisfaits, que vous apporteraient-ils s’ils l’étaient ? Notez les réponses qui viennent. Vous tenez le coût de votre croyance = vos besoins non satisfaits.
Aussi incroyable que cela puisse paraitre, même la pire des croyances comme « Je suis nul » a des bénéfices comme : recevoir du soutien, des encouragements, ou que l’on fasse les choses à notre place, donc du repos, etc…
Maintenant, dites-vous « Et en même temps, cette croyance m’apporte quelque chose… Quels besoins ont été satisfaits par cette croyances jusqu’à aujourd’hui ?« . Restez en contact avec les sensations dans votre corps si vous sentez que vous commencez à réfléchir. Comment vous sentez-vous avec ce qui vient ? Notez les besoins satisfaits sur votre feuille, ce sont les bénéfices de cette croyances.
3ème étape : Formuler une nouvelle croyance
Sachez que si vous vous sentez bien avec votre croyance, si elle vous rend encore service et ne vous gène pas. Vous n’êtes pas obligé d’en changer. A ce moment, l’exercice est fini pour vous pour cette croyance. Vous pouvez reprendre du début avec une autre croyance 😉
Si la croyance que vous étudiez maintenant a un coût trop important à vos yeux, vous allez en formuler une nouvelle pour la remplacer. Pour se faire, demandez-vous quelles actions puis-je mettre en place qui nourriraient à la fois mes besoins satisfaits et insatisfaits par ma croyance ? Ici, on remonte dans la tête, on réfléchit un peu, on élabore une stratégie. Puis on redescend dans le coeur pour voir comment on se sent avec cette idée. Si nous ressentons une émotion agréable c’est qu’on a visé juste, si c’est désagréable, on cherche encore. Notez les actions qui sont OK pour vous. Sur la bases de ces actions, vous allez formuler une nouvelle croyance qui va vous stimuler et vous soutenir dans l’action. Qu’est-ce qui se dégage de vos dernières notes ?
Par exemple, j’avais la croyance que « je n’avais pas de passion dans la vie ». Après avoir redéfinit le mot « passion » selon mon coeur (ce qui me donne de la joie et de l’énergie) et non ma tête. J’ai formulé la nouvelle croyance « je suis curieuse de découvrir ce qui me passionne dans la vie ». Cette phrase m’invite tranquillement à agir : partir à la découverte de ce qui me donne de la joie et de l’énergie. Je ne suis plus bloquée dans l’immobilité de mon ancienne croyance.
A votre tour, tentez d’écrire une phrase qui vous invite à l’action, doucement, sans brusquerie. Tout n’est pas noir ou blanc, on va juste changer de nuance de gris 🙂 Une phrase qui nourrissent vos besoins satisfaits et insatisfaits par l’ancienne croyance. Quand vous l’avez écrite, redescendez dans le coeur et voyez comment vous vous sentez avec cette phrase. Si vous sentez que ce n’est pas OK, continuez de chercher jusqu’à ça le soit.
4ème étape : Ancrer la nouvelle croyance
Maintenant que vous tenez votre nouvelle croyance. Quelles sont les premières actions concrètes que vous pouvez pour alimenter cette nouvelle croyance ? Il ne s’agit pas forcément des actions notées à l’étape 3. Cela peut-être plein de « petites » actions (petits pas) qui mèneront à l’une des actions notées au 3ème point. Donnez-vous des échéances réalistes plus ou moins longues pour chaque action. Et respectez les échéances fixées. Si elles sont réalistes, cela ne sera pas difficile. Le but est de vraiment concrétiser vos actions.
Pour reprendre mon exemple plus haut, l’action que je m’étais fixée était : « Pendant 21 jours, tous les soirs, je passerai ma journée en revue et noterai dans un carnet toutes les choses qui m’ont procuré de la joie et de l’énergie ». J’ai tout noté sans filtrer, j’ai noté des choses aussi « simples » que « j’ai rencontré le chien de la voisine, je l’ai gratouillé et j’ai joué avec lui quelques minutes ». Puis j’ai constaté qu’il y avait de grandes thématiques qui se dégageaient de mes notes, c’était mes passions 🙂
Pour vous, peut-être que les actions seront plus concrètes encore. Si à l’étape 3, vous avez défini que vous souhaitez pratiquer une activité, vos petits pas seront peut-être de vous renseigner sur un club près de chez vous, trouver le matériel pour pratiquer, etc. jusqu’à arriver au résultat final.
Pourquoi ne pas les transformer tout simplement en croyances opposées ?
Certaines méthodes proposent de remplacer la croyance limitante par la croyance ressource opposée. Personnellement, cela ne fonctionne pas pour moi. Comme le dit Jean-Philippe Faure, une autre des caractéristiques d’une croyance est qu’elle est binaire, c’est-à-dire que toute croyance est porteuse, consciemment ou inconsciemment de la pensée contraire. Je l’ai personnellement vécu fort et j’ai bien pu l’observer. Peu de temps avant de lancer ce blog, j’ai passé le test Strenght Finder. Lorsque j’ai découvert mes 5 forces, une part de moi était ultra enthousiaste en se disant qu’avec ces cinq talents, j’avais un super potentiel et que je pouvais réaliser n’importe quoi, notamment lancer ce blog et écrire sur le développement personnel. Quelques minutes après une autre part de moi est arrivée en disant que je n’avais ni les compétences, ni les connaissances pour traiter d’un tel sujet sur un blog. Inutile de vous dire que j’ai bien été coupée dans mon élan…
Ici, je n’ai pas transformé ma croyance « je ne suis pas compétente pour écrire ce blog » en « je suis compétente… », puisque je les avais déjà toutes les deux en moi. J’avais la chance d’en être consciente. J’ai transformé ma croyance initiale en « je suis capable de développer mes connaissances et compétences pour écrire un blog de développement personnel ». Ce qui fait que, désormais, mon cerveau me fait remarquer à chaque fois que j’agis dans le sens de ma nouvelle croyance. Et aussi, je me répète cette nouvelle phrase lorsque l’ancienne croyance refait surface.
Et vous, avez-vous d’autres techniques pour transformer vos croyances ?
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